Je réalise également vos levkas, disposant d’un espace lumineux et aéré au dessus de mon atelier, fidèle à la méthode qui m’a été transmise par Paul et Salomé. Beaucoup d’iconographes réalisent eux-même les leurs, mais c’est une étape qui demande de l’espace et n’est pas toujours facile pour un débutant. J’y consacre un tiers de mon temps.
L’enduit est une partie extrêmement délicate dans la réalisation de la planche, tout aussi délicate que la planche elle-même puisqu’elle doit faire corps avec et accompagner le bois dans tous ses variations, qu’il se dilate ou se rétracte, sans que cela n’affecte les multiples couches de pigment qui y seront apposées ultérieurement.
La première étape réside dans le marouflage, c’est à dire que l’on appose une première couche de colle de peau de lapin à laquelle on superpose une toile en tarlatane ou bien en lin, que l’on recouvre encore de colle de peau de lapin. Cela procure à l’ouvrage une première surface de parement pour accueillir le levkas proprement dit, c’est à dire l’enduit.
Ce savant mélange de blanc de Meudon et de colle de peau de lapin, appliqué en 12 couches successives, permet d’avoir un support minéral aussi lisse que du marbre, mais conservant une certaine élasticité. La recette est simple, mais la pose délicate puisque très sensible à la chaleur et l’humidité ambiante. Il faut toujours savoir s’adapter.