Traditionnellement en France, comme dans d’autres pays d’Europe, le tilleul est l’essence privilégiée pour réaliser les bois d’icones.
Pourquoi?
Principalement parce qu’il s’agit d’une essence locale facilement accessible mais aussi, dans la plupart des cas, un arbre de plein vent: on le retrouve dans des pâturages, parcs, allées ou lisières, c’est à dire des endroits bien irrigués avec un ensoleillement homogène permettant une croissance régulière. Ce bois tendre, au grain uniforme et présentant très peu de nœuds est également le bois de prédilection des sculpteurs amateurs pour sa stabilité et parce qu’il se laisse facilement travailler. L’avantage du tilleul, aussi, est qu’il ne présente pas de tanin susceptible d’agir sur les enduits par capilarité, ni de résine dont certaines peuvent percer même à travers les couches de levkas! Enfin, il ne faut pas non plus perdre de vue un critère important: le poids! Ceux d’entre-vous ayant déjà brassé des icones de très grand modèle comprendront 🙂
Ceci-dit…
Il n’y a pas que le tilleul qui présente toutes ces qualités! Le bouleau est l’essence de prédilection en Russie et Europe de l’Est, parce qu’il y est mieux implanté, de même que dans d’autres régions on se reportera plutôt sur le peuplier, ou bien l’aulne… dans tous les cas il s’agit ici de bois blancs présentant les mêmes caractéristiques. Mais si l’on veut bénéficier d’une essence particulière que l’on souhaiterait mettre en valeur, par tranches ou bords apparents, il est tout à fait possible de choisir certaines essences de fruitiers comme le noyer, le merisier ou le poirier. Toutes ces essences bien évidemment sont accessibles et disponibles, et je me ferai un plaisir de vous conseiller en la matière, ayant depuis longtemps l’habitude de travailler avec des dizaines d’essences différentes. Quand vous entrez dans la démarche de faire appel à un artisan, c’est pour avoir le choix.