Avant tout il faut savoir qu’une icône, même sur un support vieux de 500 ans reste une matière vivante!
L’élément le plus important à prendre en compte au moment de travailler une planche brute est que le bois soit parfaitement sec et exempt de noeuds traversants. Le fil doit être régulier afin que cette matière toujours vivante qui évoluera invariablement tout au long de l’année selon les saisons et l’hydrométrie ambiante, puisse librement se rétracter et se dilater de façon harmonieuse.
La tradition orthodoxe voulant que le cœur soit obligatoirement orienté au soleil, c’est à dire la face de parement, la planche aura naturellement tendance à se creuser légèrement au fil du temps, prenant peu à peu la forme d’une tuile. Ce phénomène est inévitable puisqu’il résulte d’un principe avec lequel l’ébéniste doit savoir composer, à savoir que le bois tire toujours à cœur en se creusant.
Une traverse au dos peut ralentir ce processus et renforcer la planche, cependant elle ne l’empêchera pas totalement de se creuser. À trop vouloir emprisonner le bois, on risque de le fendre. En revanche, la traverse présente l’avantage de permettre à la planche de rester distante du mur contre lequel elle est apposée, afin de permettre la circulation d’air et éviter ainsi humidité et moisissure.
L’assemblage, à plat joint avec tenons et mortaises, tout en conservant pour chaque pièce le cœur orienté au soleil, permet de diluer l’effet de tuile par le nombre de pièces assemblées, pour avoir plusieurs petites vagues au lieu d’une seule grosse. Un très belle planche d’un seul tenant présentant une jolie flamme, aura ainsi paradoxalement plus d’instabilité que sa soeur avec assemblage.